"World War Z" de Max Brooks

Publié le par skorpionnan

world war z 300World War Z de Max Brooks

La guerre des zombies a eu lieu, et elle a failli éradiquer l'ensemble de l'humanité.
L'auteur, en mission pour l'ONU - ou ce qu'il en reste - et poussé par l'urgence de préserver les témoignages directs des survivants de ces années apocalyptiques, a voyagé dans le monde entier pour les rencontrer, des cités en ruine qui jadis abritaient des millions d'âmes jusqu'aux coins les plus inhospitaliers de la planète. Jamais auparavant nous n'avions eu accès à un document de première main aussi saisissant sur la réalité de l'existence - de la survivance - humaine au cours de ces années maudites.
Prendre connaissance de ces comptes rendus parfois à la limite du supportable demandera un certain courage au lecteur. Mais l'effort en vaut la peine, car rien ne dit que la Ze Guerre mondiale sera la dernière.

Lecture :

Ce livre se lit sans aucun problème, pour peu que vous acceptiez le postulat de base: le monde se relève doucement d'une guerre totale contre les zombies qui a failli détruire l'humanité. Il s'agit en fait d'une série d'entretiens entre le rédacteur et des survivants qui ont participé à la Ze Guerre Mondiale. On commence par le cas Zéro, le premier zombie découvert en Chine. Les autorités  chinoises essaient d'enrayer le problème et de cacher la réalité mais rapidement, l'épidémie sort de Chine et les réfugiés la disséminent dans le monde entier.

La volonté politique de minimiser le désastre, l'incurie des médias, la confiance satisfaite des militaires font que les populations ne se sentent pas vraiment inquiètes ni même concernées jusqu'au moment où un zombie, un voisin, un parent, un enfant vient les dévorer durant leur sommeil ou gratter et gémir à leur porte. L'épidémie envahit le monde et chaque humain mordu et (partiellement) dévoré est une perte irremplaçable qui vient grossir les hordes zombies.

Les premières batailles rangées ( enfin rangées surtout du côté humain, parce qu'en face ce seraient plutôt des batailles grouillantes) tournent au massacre mais pas celui espéré : les armes classiques sont assez peu efficaces et les merveilles de haute technologie q'avèrent purement décoratives. Une mine ne tue pas un mort-vivant: elle transforme une cible repérable en mortel piège rampant. Les tactiques efficaces ne sont développées que plus tard: la seule chose nécessaire au maintien de ces corps sans esprit est le cerveau, retour donc à la machette et à la carabine précise. 

La seule issue semble la mer et ses îles, mais un zombie ne respire pas, il se promène donc sans problème sous l'eau et finit toujours par toucher terre. Heureusement, un corps froid gèle en hiver, et la pause est bienvenue pour permettre aux humains de se réorganiser. Mais le printemps finit toujours par revenir.

Avis:

Première surprise : ce livre que je pensais être humoristique ne l'est pas du tout, à moins que de considérer que coincer un intestin humain entre les chicots pourris d'un zombie soit de l'humour, ce qui n'est pas mon cas. Le 4ième de couverture prévient bien que ce livre est assez dur, sans toutefois tomber dans le gore. Pourquoi donc cet a priori erroné? Parce que le précédent livre que j'ai lu de cet auteur "Guide de survie en territoire zombie" pouvait être lu au second degré et par son côté froid et détaché, purement technique sur un sujet aussi improbable, pouvait faire sourire.
C'est donc dit, Max Brooks ne joue pas dans le même registre que son illustre père Mel.

Passé cela, le livre se lit comme une chronique, une série d'articles comme tirés d'un journal. L'évolution de l'histoire est très bien menée et on se demande comment l'humanité va pouvoir s'en sortir.

Derrière le purement descriptif et les opinions de chacun des protagonistes interviewés, on sent poindre la critique. Les politiques veulent éviter la panique , surtout avant les élections. Les militaires demandent des budgets mais les massacres de leurs troupes finissent par montrer leur incapacité à s'adapter à un ennemi qui ne connait pas la peur. La presse préfère garantir ses rentrées publicitaires que de donner des informations de survie. L'industrie pharmaceutique vend des placebos hors de prix contre le fléau. Les fuyards préfèrent emmener un i-pad qu'une trousse de secours. 
Lorsqu'enfin une stratégie est mise en place, elle est tout sauf glorieuse.
Si référence cinématographique il y a , elle se trouve donc bien plus du côté de George A.Romero  que de Woody Allen. Rien ne vous sera épargné, de la bêtise humaine aux massacres. Et ne cherchez pas la logique où la raison de tout cela, c'est simplement une catastrophe injuste et mortelle.

Conclusion:

Une lecture agréable qui bien que prenant une direction toute autre que celle attendue s'avère finalement très intéressante et même si ce livre est à déconseiller aux âmes trop sensibles, ce n'est pas non plus un livre d'horreur pure .

Ma note : 16/20

Publié dans Livres

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