"Chroniques de Ford County" de John Grisham
Chroniques de Ford County de John Grisham
Un avocat frustré détourne des dommages-intérêts de ses clients ; un arnaqueur se prétend en partie amérindien pour ouvrir un casino ; un surveillant dans une maison de retraite manipule les patients et le personnel ; trois hommes partis en virée pour faire un don de sang s'arrêtent dans un club de strip-tease et finissent en prison ; la famille d'un homosexuel blanc atteint du sida demande à une vieille femme noire de le soigner jusqu'à sa mort... Dans un de ses livres les plus personnels, John Grisham nous emmène au coeur du comté du Mississippi où se déroulait déjà l'intrigue de son premier roman, Non coupable. Le sud des Etats-Unis et ses petites villes enclavées offrent, bien plus qu'un décor, un climat, un fil conducteur et constituent presque un personnage à part entière.
Tantôt captivantes, tantôt émouvantes, ces Chroniques de Ford County décrivent les destins ordinaires ou extraordinaires de personnages qui se révèlent étonnamment proches de nous : leurs sentiments et leurs faiblesses, brossés avec justesse et souvent beaucoup d'humour, sont universels. Au détour d'une histoire, au creux d'un portrait, on découvre, s'il en était encore besoin, le talent de conteur de John Grisham. Maître incontesté du thriller avec plus de vingt romans vendus à soixante millions d'exemplaires dans le monde entier, John Grisham publie ici son premier recueil de nouvelles. Tantôt captivantes, tantôt émouvantes, ces sept nouvelles sont autant de peintures réalistes de la vie ordinaire, et parfois moins ordinaire, des petites gens d'une petite ville enclavée du Mississippi, décor également du premier roman de J. Grishamn,«Non coupable».
Ce livre a été lu dans le cadre d'un partenariat et je remercie toute l'équipe de Blog O Book et l'éditeur Robert Laffont
Lecture
Ce livre se compose de 7 nouvelles
"Collecte sanglante" : ou Pourquoi les cul-terreux du Mississippi devraient éviter les strip-teases de Menphis.;
"Dernier trajet": Une exécution capitale libératrice, même pour la famille du condamné;
"Dossiers poisseux": Un avocat à la vie médiocre trouve le bonheur;
"Casino": Un Irlandais d'origine indienne ouvre un casino où le mari bafoué de sa maîtresse se découvre un don pour le jeu;
"Huit ans après": Un avocat peu scrupuleux est confronté à la réalité de ses "dossiers";
"Havre de paix": Un gentil aide soignant est embauché dans un hospice mal tenu;
"Un garçon pas comme les autres": Un jeune gay atteint du Sida, héritier d'une grande famille, revient mourir dans le ghetto noir de sa ville natale.
Chacune de ces nouvelles a pour cadre le Comté de Ford dans le Mississippi. Chacune reprend un des thèmes chéris de John Grisham : l'homme seul broyé par le système, juridique ou légal, mais qui finit par trouver en lui les moyens de son accomplissement, ou l'homme adroit mais faux qui se trouve confronté aux conséquences de ses actes. Beaucoup des personnages principaux sont également des avocats, hommes de loi ou hommes d'affaires. La frontière ténue est entre ceux qui appliquent les règles selon leur esprit et ceux qui les appliquent pour eux.
Avis:
J'ai un peu de mal avec les nouvelles, je les lis en général une par une en lisant autre chose entre temps. Pourtant ici l'ensemble recèle une véritable cohérence; c'est le Comté de Ford qui fait le lien entre toutes ces histoires. Cela compose comme une série de portraits extraits de la vie quotidienne de cette région. Le titre de "Chroniques" est donc tout à fait pertinent. Clanton, la ville principale est typique d'une petite ville rurale des Etats UNIS.
Délaissant les longs méandres angoissants des procédures qui caractérisent souvent ses romans, Grisham s'attache plus ici à décortiquer les mécanismes de cette société. On sent bien qu'il a connu ce genre de monde. Il prend aussi le soin de s'attacher à ses personnages, les croquant précisément mais rapidement, format de la nouvelle oblige.
Il excelle dans le style fluide et précis qui est le sien, mais se permet ici quelques circonvolutions bienvenues. L'on n'est pas dans un thriller: l'efficacité n'est pas le maître mot et sa langue y gagne.
Conclusion:
En lisant ce livre, très agréable, j'y ai senti des accents de William Faulkner ( et j'adore Faulkner). Il se lit malheureusement trop vite, chacune des nouvelles aurait pu donner naissance à un roman.
J'ai une tendresse particulière pour la dernière nouvelle parce que John Grisham n'y fait pas du Grisham, et c'est superbe de pudeur et de goujaterie.
Mais ce livre ne me laissera cependant un souvenir impérissable, sans doute que le format de la chronique ne m'a pas laissé le temps de m'y impliquer complètement.
Ma note : 16/20